Vaisseau

A l'intérieur

L'obscurité
Des couloirs interminables
Des salles opaques innombrables
Une caverne de métal
Ou une matrice
Ou un immense cercueil, un mausolée, plutôt
Une gigantesque urne funéraire

Le silence
Mais pas vraiment le silence
Les turbines qui régulent l'atmosphère remplissent l'ogive d'un bruissement continu
Tellement continu qu'on finirait par ne plus l'entendre
Si quelqu'un écoutait
Les moteurs monstrueux savent se faire discrets
Une imperceptible vibration

La vitesse
En tant que concept
Une vitesse folle, inimaginable
Jamais atteinte par les Hommes
Accélération progressive sans fin
Encore plus vite, toujours plus vite
Mais à l'intérieur, rien ne bouge
Une grande immobilité

Le froid
Invivable
Mais juste bien pour les machines qui veillent sur tout

A l'extérieur

La nuit
Traversée de rayons
Illuminée de tant d'étoiles
Ce sont les étoiles qui créent l'obscurité
Mais personne pour regarder

Le vide
Immense
Vertigineux
L'apesanteur
La chute infinie et immobile

Entre les deux

Une membrane
Si fine que cela fait peur
Mieux vaut ne pas y penser
Il n'y a personne pour penser
Pour rêver peut-être?