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Affichage des articles du juillet, 2022

spies

Les deux oiseaux noirs Je les appelle des corbeaux Oiseaux de mauvais augure Plus probablement corneilles Ou même merles Maintenant je le sais Sont là pour observer L'état du monde  S'ils tournent là haut dans le ciel Ou restent perchés des heures Sur la cime du séquoia Pour quelle autre raison  A quels dieux A quels maîtres Rapportent ils ces informations Peut-être simplement Au roi des corbeaux Qui attend patiemment Son heure 

big things

Des millions de galaxies Dans chaque galaxie Des millions d'étoiles Des milliards de planètes  Des civilisations Plus anciennes, plus sages Mais quand même éteintes Depuis des millions d'années  (Rien n'est éternel) Chacune se demandant Sommes nous seuls Scrutant la nuit  Espérant en vain Un contact Dévorant leurs ressources Pour conquérir l'espace S'épuisant à s'élever S'effondrant au sol vaincues Sous le poids de leur prétention  Nous plaçons le paradis  Dans le ciel inaccessible L'enfer sous la terre La gravité nous invite  A creuser Leaving a planet means Killing a planet The race can't be won There is fear In the knowledge

small things

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Un nouveau chemin découvert dans le bois Tant de fois parcouru Une dédicace à une inconnue Trouvée dans un livre acheté au hasard Une étoile filante aperçue Par une belle soirée d'août Deux ecureuils Qui volent les noix de l'arbre Une ligne écrite Dont je suis satisfait  Schubert qui s'invite Dans ma tête Ce n'est pas beaucoup Ce sont de petites choses Mais ce sont des petites choses Qui nous aident A vivre 

we were young

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Future was like an ocean For us to sail There was a light At the end of the tunnel We knew it Even if the tunnel Was still far away  We had many friends Or believed we had  We thougt we would become ourselves Didn't know we already were  We were afraid of ghosts Now we see them We loved Then we fought Now we just bear  We do less We watch more  Fireworks have become bombs Hopes have become fading memories of hopes Hunger has become belly pain

Réalités

Tout ce qui s'est déjà passé Nous sommes libres de l'inventer Tout ce qui se passera  Nous l'avons déjà imaginé  Du haut de la citadelle Nous observons  Les minuscules créatures Aller et venir Sans but apparent Nous créons leurs histoires  Et personne qui traverse Le pont d'Askarov

Born to run

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Seulement quand tu as marché Ou couru des heures Sous le soleil cuisant (Et le peu d'eau qu'il te reste Est si chaud et fétide Que tu préfères avoir soif) Ou dans le froid et la pluie Le dos glacé de transpiration Et les pieds d'avoir traversé la rivière Tu atteins le sommet de la colline La brume se disperse un instant Tu aperçois l'océan au loin Ou le lac Ou la rivière Et ce grand rapace noir Qui prend son envol Comme les rapaces ont toujours fait Peut-être dérangé par toi Mais peut-être aussi que pour lui Tu es quantité négligeable Alors A cet instant Tu te dis Que tout est à sa place Dans l'univers  Que tu y as la tienne Éphémère  Que tout est bien maintenant Que le futur n'importe pas Puis tu repars N'ayant plus besoin D'espérer

Defeat victory

And in time, armies fall apart Elle doit réfléchir, dit-elle Elle a besoin d'être seule, dit-elle Comme si la solitude n'était pas déjà assez vertigineuse A deux Dans cette bulle entourée de vide sur un rayon de dizaines d'années lumières Nous sommes deux, et elle veut être seule And in time, armies fall apart. Les armées se dissolvent Les étoiles sont retirées du ciel une par une C'est la fin de partie Peut-être que la Terre Touche aux confins Au bord de l'univers A la nuit Il ne restera plus rien Plus que deux corps célestes  Qui s'éloignent peu à peu  Dans l'espace encore en expansion Qui s'estompent Ces bataillons envoyés en éclaireurs Eclaireurs de quoi Là où il n'y a pas besoin de lumière Sacrifiés á quelle cause Pas besoin de force D'armement pour vaincre Juste du temps et de la patience And in time, armies fall apart.

Leçon

Dans ce rêve Souvenir Il y a ce vieux professeur tout gris Ses cheveux sont gris Et ses yeux Et son costume Même sa peau a des nuances de gris Les enfants n'écoutent pas vraiment les leçons Du moins, ceux qui vont encore à l'école Il y en a de moins en moins D'ailleurs, il y a de moins en moins d'enfants Le professeur, lui, continue  A donner ses cours  Même si personne n'écoute Si les enfants parlent entre eux Ou somnolent la tête appuyée sur leur banc C'est comme une routine Il n'élève même pas la voix  Au dessus du bruit ambiant Il déroule chaque année son programme  Dans le vide Parce qu'il ne sait rien faire d'autre Parce qu'il n'a rien d'autre à faire L'un des enfants est différent Installé au premier rang il essaie d'écouter Il prend des notes Fait les exercices que le professeur Corrige rarement Lit les livres au programme Il aimerait que le professeur remarque Son assiduité Le récompense d'un sourire Ajoute un

Citadelle

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Une force mystérieuse pousse les Hommes A construire des châteaux imaginaires Où se perdre Elsinore, la fortezza Bastiani, Gormenghast, das Schloss, bien d'autres Ce vaisseau déchirant l'espace Château vide traversant le vide Leurs murs protecteurs ont quelque chose De rassurant Ils nous préservent de l'inconnu On peut y endormir sa conscience Y oublier sa peur Mais toujours aussi ces murs nous rappellent  Qu'il y a un ailleurs Et il nous appelle Le désir est au-delà Les murs que nous avons érigés Deviennent ceux d'une prison Elle finit par nous faire horreur Enfermés dans notre solitude Mais si nous quittons le château La nostalgie nous hantera Le sombre et mystérieux besoin  De sentir ces murs confortables  Autour de nous Notre vie ne sera qu'une quête sans fin  Des origines Du paradis perdu Du chemin de retour vers la matrice  Où le temps n'a pas d'existence L'obscurité règne dans le château Pas la moindre particule de lumière Il n'

moon bird

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Le grand oiseau noir de mon rêve Ressemble plus à une raie  Qu'à un oiseau Il nage dans l'atmosphère avec une noble élégance Quelques lents battements d'ailes  A peine esquissés  Le propulsent à des kilomètres Il se joue des courants ascendants Tourbillonnants Il hante la tempête sans but apparent Les nuages acides n'ont pas de prise sur lui Ni les rayons brûlants Il est maître du ciel Mais voler reste un combat Le repos lui est nécessaire Il faut trouver le calme La vie se résume à cela Trouver le calme Le calme est le lieu  Où il ne faut plus se battre Où il n'y a plus rien à craindre  Ni à espérer L'île qui est aussi la Lune  Apparait à l'horizon  Et à ce moment, je sais  Que je suis l'oiseau noir Je sais Que L'île qui est aussi la Lune Est ma destination

Two crows

Il y a ces deux oiseaux noirs Ils forment sans doute un couple Chaque matin ils passent devant ma fenêtre dans un sens Et le soir dans l'autre sens Ils vont travailler dans les champs Et rentrent dormir en ville Je fais le contraire J'espère que leur travail est plus intéressant que le mien J'aligne des colonnes de chiffres Dont les sommes ne tombent jamais juste Je réponds à des clients mécontents Le temps passe Rien ne change Le travail est toujours à recommencer Dans les champs Au bureau Qu'avons nous accompli ?

Vaisseau

A l'intérieur L'obscurité Des couloirs interminables Des salles opaques innombrables Une caverne de métal Ou une matrice Ou un immense cercueil, un mausolée, plutôt Une gigantesque urne funéraire Le silence Mais pas vraiment le silence Les turbines qui régulent l'atmosphère remplissent l'ogive d'un bruissement continu Tellement continu qu'on finirait par ne plus l'entendre Si quelqu'un écoutait Les moteurs monstrueux savent se faire discrets Une imperceptible vibration La vitesse En tant que concept Une vitesse folle, inimaginable Jamais atteinte par les Hommes Accélération progressive sans fin Encore plus vite, toujours plus vite Mais à l'intérieur, rien ne bouge Une grande immobilité Le froid Invivable Mais juste bien pour les machines qui veillent sur tout A l'extérieur La nuit Traversée de rayons Illuminée de tant d'étoiles Ce sont les étoiles qui créent l'obscurité Mais personne pour regarder Le vide

Parfois

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Parfois Au détour d'une rue inconnue Au souffle du vent dans les herbes A l'envol d'un oiseau  Au froissement d'une robe Au ruissellement de la pluie sur la vitre Par une ombre devinée du coin de l'œil Par une nuit sans lune Dans l'instant entre sommeil et éveil I believe  That I can still feel That feel That I can still dream That dream